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Jeter un oeil aux expériences de Doise et Mugny sur le conflit socio-cognitif. Notamment quand deux enfants l’un en face de l’autre résolvent un problème : il faut que chacun comprenne la tâche de l’autre. Par exemple, si l’un dit qu’il fait un truc a sa gauche, l’autre doit comprendre que c’est la gauche de son partenaire et non la sienne.

On pourrait donner un awareness tool qui dit à l’autre que la centration est différente ou encore lui donner des informations spatiales…

Pour rendre compte de l’influence de l’interaction sociale sur les élaborations cognitives, l’hypothèse explicative princeps repose sur la notion de conflit sociocognitif (Doise, Mugny, & Perret-Clermont, 1975) qui s’appuie sur le postulat formulé par Smedslund (1966) selon lequel la dynamique du développement résulte principalement d’un conflit de communication: l’opposition de centrations va provoquer une coordination de ces centrations, et ce, quelle que soit la nature (correcte ou erronée) des réponses fournies par les partenaires. Plus précisément, le conflit sociocognitif repose sur une interaction coopérative entre deux (ou trois) individus qui sont conduits à émettre des réponses – verbales et/ou gestuelles – contradictoires et qui sont cognitivement engagés à dépasser cette perturbation sociale et cognitive. La simultanéité des réponses incompatibles fait que le désaccord produit ne peut être ignoré; il est supposé conduire à la prise de conscience de connaissances et de croyances autres que les siennes et, corollairement, à une décentration de son point de vue propre. En outre, les nouvelles informations dont est porteuse la réponse du partenaire sont supposées attirer l’attention sur de nouveaux aspects de la tâche (nouvelles représentations et nouvelles procédures de résolution). La volonté de dépasser les oppositions sur un mode sociocognitif (et non par complaisance ou soumission) déboucherait alors sur des coordinations interindividuelles d’actions et d’idées. Celles-ci sont ensuite présumées intériorisées par chacun des partenaires et deviendront de nouveaux outils mentaux impliquant une nouvelle organisation cognitive. Les recherches expérimentales utilisées dans ce cadre d’investigation (Doise, Mugny & Perret-Clermont, 1975; Mugny, 1991; Perret-Clermont, 1996; Doise & Mugny, 1997) ont manipulé comme variable indépendante la dimension sociale, avec le plus souvent deux modalités “travail à deux” versus “travail individuel”. La variable dépendante correspondait à l’évolution des performances des groupes expérimentaux entre les pré- et posttests et ce type d’analyses a permis de mesurer les effets de l’acquisition. Les chercheurs de perspective procédurale (Gilly, 1990, 1991; Blaye, 1988; Dalzon, 1988; …) ont complété ces analyses par celle des procédures de corésolution, au cours de la phase interactive, dans le but d’appréhender les processus d’acquisition.